• Âge : 22 ans (né(e) 02/04/1991) • Groupe : Detenue • Nationalité : Irlandaise • Crime : avoir écouté Jeanne. • Statut : Célibataire • Sexualité : A découvrir. • Particularités physiques : De longs cheveux oscillant entre le bleu et le vert. Ses yeux font de-même, toujours teintés d'une pointe de malice. Elle est fine du haut de ses 1 mètre 70. Ses formes se dessinent doucement et avec grâce, deux grandes couettes tombant jusqu'au creux de ses reins. Techniquement, elle n'est pas moche. C'est une poupée, sculptée dans la cire avec finesse dont le corps est recouvert de vêtements fins et soyeux. • Avatar : Hatsune Miku de Vocaloid
Mais où es-tu donc petite poupée ?
Tu es là dans une cage. Un oiseau enfermé. Une enfant bâillonnée. Punie. Qui n'a pas compris sa faute. Pourquoi était-elle ici ? Pourquoi une cage froide ? Le monde était blanc. Rayé de barreaux noirs. Tout comme la tenue horrible qu'on lui avait affublée. Punie. Elle était punie. Pourtant elle avait était une gentille fille. Elle avait écouté ce qu'on lui avait dit.
Jeanne ? Où es-tu Jeanne ?
Elle n'était pas revenue la dame. Pourtant Eryn l'appelait à mi-voix, et la dame ne lui répondait pas. C'était les gardiens qui répondaient. Ils riaient. Ils se gaussaient. Grassement. Un rire peu fin qui laissait transparaître leur intelligence. Ils la regardaient de travers, un air de dégoût et de supériorité. Des insultes. Des mots durs et glacés. Et elle, la petite poupée modèle ne répondait pas. Elle était polie, elle. Elle ne faisait jamais du mal aux autres.
Jamais. Si sauf une fois. Mais ce n'était pas faire du mal. Elle expiait la faute de l'autre. Elle l'avait protégé de quelque chose. De sa connerie. Oui, ce n'était pas méchant. Elle l'avait aidé.
Mais les autres n'avaient pas compris. Ils l'avaient punie. Et l'avait jetée ici. Loin de son pays.
Personne ne la comprenait. Le monsieur en blouse blanche essayait pourtant. Il était là, dans une salle puant l’éther. Lui même puait le désinfectant, les produits anti-bactériens, les produits médicaux. Et il la voyait sans vraiment la regarder. Il devait la juger, comme les autres ; et se cachait derrière un masque lorsqu'il disait « Hum, je comprends. » Un masque, différent du sien.
D'ailleurs où était son masque ? Pierrot, où était Pierrot ?
Ils lui avaient pris quand elle était arrivée ici. Elle était seule. Vide. Mais affreusement seule dans sa cellule terne et sans vie. La poupée était dans un coin, assisse, appelant au plus profond de son âme sa sauveuse. Elle se balançait, d'avant en arrière, au rythme de ses appels muets.
Puis sa demande avait été entendue.
Ce jour-là.
Jeanne était revenue. Sa cellule s'était ouverte. Des gens hurlaient dans les couloirs. Le sang coulait. Le sang sentait. Des cris. Joie. Douleur. Peur. Hystérie. Tout se mélangeait dans cet asile. Et elle, elle était libre. Elle avait dit au revoir à sa cellule. Elle avait avancé, d'un pas dansant. Une petite ballerine fébrile qui prenait son envol dans un monde qui s'effondrait.
Puis elle l'a vu. Lui. Un ancien gardien. Une des personnes qui lui avait craché dessus. Qui l'avait insultée. Qui la regardait de travers.
Et si tu absolvais ses péchés?
Jeanne ? Tu es revenue. tu ne m'as pas abandonnée. Oui Jeanne. Tu as raison gentille Jeanne. Les flammes sont purificatrices.
Une odeur de chair brûlée se répandait dans les entrailles de la prison. Les cris avaient arrêté de résonner dans cet espace maintenant calme.
Et elle, petite poupée, dansait et chantait devant ce bûcher macabre. Elle avait récupéré ses beaux vêtements. Et son joli masque Pierrot.
Demain sera un nouveau jour.
Le pavé est ici:
Lalalala ♫♪
Perdu ! Regarde plus bas ! ♥
La vie d'Eryn a un début de contes de fées.
Il était une fois, dans une petite ville, un homme et une femme. Et comme dans tous bon conte de princesse, les deux s'aimaient éperdument. C'est dans un grand élan d'amour, ils commandèrent une petite fille au Faiseur d'Amour. Mignonne, souriante, gentille. Bref une petite fille modèle que tout le monde aimerait. Une poignet de cannelle. Une poignet d'amour. Et une poignet d'originalité. Oui, parce tout parent voulait des enfants exceptionnels. Il leur fallut neuf mois pour recevoir ce magnifique cadeau.
Eryn. Un prénom dérivé du nom gaélique de l'Irlande. Eire. Eryn. Une petite fille dont les parents voulaient que sa vie ait un sens. La volonté d'union des deux parties d'Irlande. L'amour naissant entre deux contrées. L'amour naissant de deux personnes. Irlande. Un prénom pour une enfant qu'il élèverait comme une poupée. En prendre soin, ne pas la briser et la faire aimer de tous.
Cette petite fille avait un début d'histoire tout à fait banal. Une vie de princesse. Elle chantait, dansait, animait une maison qu'elle seule faisait vivre au rythme de ses gazouillis et de ses rires. Sa vie se composait doucement, des notes qui s’alignaient et formaient une mélodie agréable et douce. C'était toujours ce même sourire enfantin qui illuminait son visage et son entourage. Une gentille petite fille. Elle était calme et regardait le monde du haut de ses grands yeux verts. Une vrai poupée que l'on pouvait poser à un endroit et qui observerait le monde avec ce même regard émerveillé et ce sourire céleste. C'était Eryn. L’Irlande joyeuse, l'Irlande radieuse. L’Irlande aimée.
Personne ne l'avait vu pleurer cette petite poupée. Tiens donc. Étrange. Et même dans sa plus tendre enfance, ses parents avaient peu de souvenirs de petites perles salées qui coulaient sur son visage. Allez-donc un jour faire comme tout ces gens. Penchez-vous vers elle et demandez lui. « Pourquoi souris-tu toujours ainsi petite poupée ? » Alors, elle s'arrêtera, comme elle avait fait du haut de ses 5 années de vie. Son sourire s'éteindra quelques instants, remplacé par un air curieux et surpris. Elle vous regardera, ses iris vertes pommes qui vous scruteront dans votre totalité. Puis, la magie opérera. Son sourire reviendra, plus gracieux que jamais, une bouffé d'authenticité et de bonté infinie irradiera. Et du haut de sa petite voix fluette elle vous répondra :
« Je fais comme Pierrot ! Il est triste ce clown. Et pourtant, il sourit tout le temps. Pour les autres ! Moi aussi je veux sourire pour les autres ! »
Et vous, incrédule, vous la regarderez avec de grands yeux. Puis elle repartira, comme à son habitude, son rire cristallin enveloppant la pièce d'une chaleur immense. Vous ne pouvez pas comprendre. Personne ne peut comprendre. Personne ne comprenait le clown Pierrot. Vous savez, le clown au visage fariné, un sourire aux lèvres et une larme au coin de l’œil ? Personne ne le comprend. Il souffrait ce pauvre clown. Et pourtant, il était toujours là, à sourire, au point où il passait totalement inaperçu. Seul sa joie se remarquait. Sa personne s’effaçait. Mais il s'en fichait. Les autres étaient heureux. Et en retour, il l'était. Alors Eryn faisait comme lui. Elle colorait le monde qui l'entourait des couleurs chaudes de son rire et de ses sourires. Au risque que peu de personne ne la remarque vraiment.
Un pas chassé. Puis un deuxième. Elle grandissait avec finesse, tel une ballerine dansante sur le fil de la vie. D'une petite fille modèle, elle passait à une jeune fille modèle. Elle réussissait ses études à la perfection et rentrait dans une université prestigieuse. Gentille. Intelligente. Et joyeuse. Toujours cette même joie qui l'animait. Un petit oiseau frêle et mignon qui dansait et chantait sa joie de vivre.
Alors vous demanderez quelle est la différence avec maintenant ? Comment avait-t-elle atterri à Azylium ? Avait-t-elle fait comme Alice, ingénue et fragile, suivant un lapin blanc inconnu ? Où étais-ce par hasard ?
Non. Rien n'est du au hasard.
Il y avait eu Jeanne. Tout s'était enchaîné tellement rapidement.
Commençons avec le début de la fin.
L'amour. La chose qui vous prend le cœur et contrôle votre volonté. Elle était tombée amoureuse la jolie poupée. De loin, elle observait le monde. Et cet homme-ci. Elle ne le connaissait pas forcement. Mais il l'attirait. Alors, tel un électron libre, elle se mit à graviter autour de lui pour qu'il la remarque. Elle souriait pour lui. Elle respirait pour lui. Elle riait pour lui. Toute sa joie de vivre était empreinte de son existence. Pour qu'il la remarque enfin, elle poupée qui se faisait oublier des autres. Mais comme les autres, il ne voyait pas cette petite étoile qui scintillait d'une lueur plus intense que d'habitude. Elle tournait autour de lui, elle l'observait, connaissait les moindres de ses gestes et de ses manies. Elle dansait, chantait, faisait des signes. Elle espérait. Mais rien ne changeait en sa faveur. Pire. Elle avait l'impression qu'il s'éloignait. Et qu'il allait disparaître sans qu'elle puisse lui adresser un seul mot.
Alors un jour, la petite poupée téméraire prit ses sentiments à deux main, la veille de son anniversaire. Un jour, elle avait saisi son courage et était partie vers le jeune homme. Il était là, sur le pont, devant elle. Elle courut vers lui, l'appelant par son prénom. Il se retourna. Ses potes un peu plus loin aussi. Allez, demande lui. N'hésite plus. Vas-y. Prend une grande bouffée d'air. Et plonge. D'une petite voix fluette, elle avait murmuré.
« Veux... veux-tu apprendre à me connaître ?... S'il te plaît ? »
Elle lui tendait son cœur entre ses mains. Un cœur de princesse vivant dans conte de fée. Un monde parfait. Un cœur d'enfant remplis de candeur et d'espoir. Et le garçon l'avait regardé, l'avait scruté, ébahi. Puis, un sourire s'était dessiné sur son visage. Alors Eryn crut qu'il était d'accord. Oui, il souriait. Alors ça voulait dire oui.
Mais la jeune fille était naïve. Dans la vie, il existe plusieurs types de sourires. Mais elle n'en connaissait qu'un seul. Le vrai. L’authentique. Pas celui qui se lisait sur les lèvres de son amoureux. Puis, il appela sa bande d'amis et expliqua la situation. Eryn comprit à ce moment-là. Ce n'était pas un vrai sourire. C'était un sourire narquois, ironique, moqueur. Il la dévisageait, l'arrogance suintant de ses yeux. Son sourire déformait son visage en un rictus horrible. Un sourire qui voulait dire...
« Non mais qu'es tu m'veux pétasse ?! Non mais attend j'sors pas avec des putes dans ton genre ! 'Tendez les mecs vous avez entendu ? Moi les filles comme toi j'les prends et j'les r'toune quand j'veux ! Dégage traînée. »
Tout avait basculé. Tel une funambule, elle était tombée de son fil, se mangeant la réalité de plein fouet. Les gars s'éloignaient en gloussant. Et elle, poupée choquée, tenait son cœur dans ses mains. Un cœur qui se brisait et partait en fumée.
Désillusion. La réalité faisait mal. Elle heurtait violemment en une bouffée de douleur irradiait avec la même violence.
Rejetée.
Elle, poupée fragile, n'avait jamais connu ça. Jamais auparavant quelqu'un ne l'avait repoussé avec autant de virulence. Peut-être parce que personne ne la remarquait. Peut-être. Pourquoi ? Pourquoi s'effaçait-elle ? Pourquoi personne ne la remarquait ? Elle était la joie. Elle était le bonheur. Les gens devait la voir, la regarder. Pourquoi comme Pierrot elle restait seule ? Trop gentille ? Trop pure ?
Pour une fois, le sourire qui l'habitait n'arrivait pas se lire sur les rondeurs de son visage. Elle tombait plus bas que terre. Dans un terrier. Comme une Alice. Perdue. Mais Alice avait le lapin blanc et d'autre compagnons pour la guider. Elle, elle avait Pierrot. Mais Pierrot, simple masque de cirque, il ne parlait jamais. Il faisait seulement acte de présence. Mais personne ne répondait à ses question. Jusqu'à maintenant elle s'était contentée du rôle de l'élève modèle. Le reste lui était inconnu.
Ça faisait mal. Très mal. Quelque chose serrait son petit cœur de porcelaine créant des fissures. Aie, ça fait mal, arrêtez. C'était donc ça ce qu'on ressentait quand on était blessée et déçu ? C'était donc ça qu'on appelait la douleur ? Pourqu... c'est quoi cette goutte qui coule de mes yeux ? Était-ce ça des larmes ? C'est ça la tristesse ? La poupée de porcelaine apprenait. Et se brisait lentement, au ralenti. Pourtant elle avait été polie. Elle avait dit s'il te plaît. Elle avait sûrement fait une erreur. Ce n'était pas normal qu'on la rejette comme ça.
Pourquoi. Parce qu'il était con.
Un abruti. Un imbécile. Un crétin. Un enfoiré. Jamais avant ces mots n'avaient hanté son esprit. Elle était une fille bien élevée. Il ne fallait pas qu'elle pense ça. Et pourtant.
Un con-nard.
Des gros mots. Si sales. Aussi sales que la personne qui avait souillé son ego. Elle était sale. Elle avait mal. Mais elle ne devait pas pleurer. Sourire. Comme Pierrot. Elle le comprenait plus que d'habitude. Il avait mal lui aussi. Et pourtant il souriait. La princesse sortit fébrilement le masque de son sac. Et le regarda. Longuement. Silencieusement.
Pierrot, comment fais-tu ? Montre-moi comment sourire maintenant ! S'il te plaît. Pourquoi ça fait si mal ? Pourquoi les gens nous rejette tout les deux ? Pourquoi Colombine ne t'aime pas ? Pourquoi il ne m'aime pas ? Pourquoi on ne nous comprend pas ?
Tant de questions sans réponses qui s'animaient dans son regard. Mais son regard tombait dans les orifices qui servaient d'yeux pour Pierrot. Et Pierrot restait silencieux, fidèle à son rôle de masque.
Ce n'est plus le rêveur lunaire du vieil air Qui riait aux jeux dans les dessus de porte ; Sa gaieté, comme sa chandelle, hélas ! est morte, Et son spectre aujourd'hui nous hante, mince et clair.
Et voici que parmi l'effroi d'un long éclair Sa pâle blouse a l'air, au vent froid qui l'emporte, D'un linceul, et sa bouche est béante, de sorte Qu'il semble hurler sous les morsures du ver.
Avec le bruit d'un vol d'oiseaux de nuit qui passe, Ses manches blanches font vaguement par l'espace Des signes fous auxquels personne ne répond.
Ses yeux sont deux grands trous où rampe du phosphore Et la farine rend plus effroyable encore Sa face exsangue au nez pointu de moribond.
Ce soir là, elle rêvait les yeux ouverts, murmurant une vieille poésie de Verlaine. Seule dans sa chambre noir, elle rêvait dans sur son lit. Elle était posée, là, dans un coin, le regard vide et perdu. Petite poupée éteinte. Les rayons de lune illuminaient la pièce obscure et silencieuse avec une douceur infinie. Ils l'enveloppaient, l'entouraient, comme une mère qui console son enfant. Avec maternité. Ils apaisaient. Ils soignaient. Ils tentaient.
Demain, ça sera son anniversaire. Il fallait qu'elle retrouve le sourire qu'on lui avait volé. Essayer. Encore et encore. Monsieur le ciel, prêtez-moi votre croissant de lune pour m'en faire un sourire. Hélas, le ciel restait muet, voûté au dessus de la peine du monde.
Eryn...
Susurrement. Le ciel lui répondait. Une voix féminine s'éleva dans le souffle du vent. Alors Eryn tourna la tête vers la fenêtre, étonnée. Dans la leur lunaire, une forme se dessinait délicatement. Une femme se modelait. La curiosité accrochait le regard de la poupée mignonne. Elle posait ses grands émeraudes sur cette forme qui s’asseyait sur le rebord de la fenêtre.
Eryn...
Et qui murmurait son nom. La princesse brisée observait et hocha la tête. Oui, c'était bien elle Eryn. L’Irlande brisée. L’Irlande à reconstruire. L'Irlande perdue. Alors la dame parla. Doucement. Sa voix s'imprimait paisiblement dans l'esprit de la poupée. Et elle, poupée étonnée, imprégnait. Au fur et à mesure, ses idées reprenaient de l'ordre dans son âme de petite fille.
La dame s’appelait Jeanne. Jeanne venait lui parler pour l'aider. Jeanne d'Arc. La pucelle d'Orléans.
Il était difficile d'y croire. Et pourtant, elle était là. Elle l'avait vue. Elle lui avait parlée. Eryn avait été réconfortée toute cette nuit-là. Elle était réelle. Les étoiles seraient là pour attester de cette soirée. Cette nuit-là, la poupée rafistolée s'était endormie, les lèvres étirées en un sourire d'enfant.
Demain sera un nouveau jour. Demain sera la fin d'un début.
2 avril 2011. C'était son anniversaire. Le soleil se couchait. La journée avait été paisible, parsemée de cadeaux et de gâteaux d'anniversaires. Elle avançait avec une allure légère dans les rues vides d'Omagh. Elle avait vêtu ses plus beaux habits. Une belle robe turquoise qui s'accordait à merveille avec ses longues couettes et ses yeux verts. Elle marchait à travers un lotissement silencieux. Pierrot recouvrait son visage. Pierrot souriait avec elle.
Puis, elle le vit, lui, homme qui l'avait rejetée. Il marchait là, sur le trottoir. Pas de chat. Saut de biche. Discrètement, elle se rapprochait de lui. Discrètement. Elle sautillait comme un pinson heureux, un sourire innocent dessiné sur son minois enfantine.
Une lame aiguisée se profilait délicieusement derrière son dos.
« I didn't wanna hurt you, baby, I didn't wanna hurt you I didn't wanna hurt you, But you're pretty when you cry. ♫♪ »
La peur. L'effroi se lisait dans les yeux de l'homme. Mais il ne pouvait pas crier. Non. Elle avait fait attention. Un morceau de tissu faisait office de barrage à ses cris. Non, elle ne voulait pas le blesser. Non. Il était tellement beau avec cette expression sur le visage. La peur. Eryn caressa l’ovale de son visage du dos de la main. Elle chantonnait joyeusement tout en déversant un liquide.
« Un litre d'essence. 50 g de sucre. Une pincée de cannelle. Une grosse poignet d'amour. Mélangez le tout et versez ! »
Si il savait combien elle l'aimait, il se serait sûrement enfui. Mais il ne pouvait pas fuir. Non. Elle avait fait attention. La lame avait cisaillé ses genoux. De si beaux genoux. Owh. Des larmes roulaient sur ses joues. Salées. Pleine d’amertume. Pourquoi ? Pourquoi donc Pierrot pleurait-il ce monsieur ? Pourtant, elle était une gentille fille. Elle l'aidait. Elle l'aimait. Et elle lui montrait sa bêtise. Sa connerie. Elle lui montrait qu'il lui avait fait du mal. Elle le sauvait. Pourquoi ne souriait-il pas ?
« Laisse-moi te donner ce que tu m'as donné à moi. »
****
Lentement, le feu avançait. Lentement, le feu transformait l'huile volatile en feu. Les flammes appelaient les flammes. Des flammes colorées, brillantes, dansantes, qui oscillaient. Bientôt, elles enveloppaient le jeune homme dans une couverture. Dorée. Rouge. Orange. Ocre. Les flammes dansaient. La mort dansait. La chair fondait.
Plusieurs torches vivantes animaient le quartier résidentiel d'Omagh maintenant. L'homme qu'elle avait aimé. Et ceux qui avaient essayé d'intervenir. Et elle, poupée heureuse, virevoltait au milieu de ses points lumineux. Certains hurlaient encore créant une mélodie harmonieuse. Certains riverains observaient de loin, horrifiés. De loin. Ne pas prendre le risque de s'approcher. Ne pas finir comme les autres.
Et elle, princesse rieuse, se déhanchait et chantait derrière son masque Pierrot. Jeanne était là aussi, dansant de bûcher en bûcher.
Les cendres remplacèrent les flammes ; le silence remplaça les cris. Alors elle arrêta de danser et tourna les talons. Elle ôta son masque et le rangea tout en avançant dans les rues sombres, silencieuse d'Omagh. Elle souriait, sautillant jusqu'à chez elle, sans aucune marque de regret.
Tout s'était enchaîné. Rien n'était plus comme avant. La flamme qu'elle avait allumée ce soir-là dans son cœur continuait de vivre. Les flammes pansaient son cœur meurtri. Elles apaisaient. Alors, dans l'obscurité de son appartement, elle allumait un feu de cheminé. Pour que le feu chante avec elle. Il crépitait, à son rythme, teintant le lourd silence de petites notes. Jeanne revenait quand elle se sentait trop seule. Jeanne restait pour qu'elle, certains soirs au coin du feu. Cela allait faire une semaine qu'Eryn n'avait pas quitté son appartement. Elle vivait, cloîtrée dans le noir, sa seule source de lumière étant l'éclat du feu. Elle restait là, murmurant des chants entre les flammes de la cheminée, Jeanne et Pierrot. Et jamais son sourire ne s'effaçait.
Puis un jour, il fallut que tout ça s'arrête. Les forces de l'ordre étaient arrivées, la neutralisant sans aucune difficulté. Pourquoi Pierrot ? Pourquoi étaient-il si méchants ? Elle n'avait rien fait de méchant. Les gens la regardaient avec dégoûts. Papa, maman, dites-leur que je suis une gentille fille. Mais papa maman la regardaient aussi avec la même expression.
Les accusations fusaient. Meurtre aggravé de fuite. Indépendantiste de la True IRA. Pyromane. Folle. La pucelle d'Omagh. Elle avait pourtant essayé de leur expliquer. Mais ils ne comprenaient rien. Pourquoi ? Pourquoi Pierrot les gens ne la comprenaient pas ? Pourquoi personne ne la croyait ? Mais Pierrot était un masque. Il ne lui répondait jamais. Et Jeanne était partie, elle ne revenez pas. Où es-tu Jeanne ? Dis-leurs toi que je dis la vérité ! Elle ne mentait jamais, papa maman devraient aussi leurs dire. Mais personne ne l'écoutait, tous se murant dans une explication rationnelle de la situation.
Unanime, la sentence tomba nette. Folle. Jugée irresponsable de ses actes. Direction: prison psychiatrique irlandaise.
Elle n'y resta pas bien longtemps.
Un jour, on la retrouva assis dans un coin de salle en train de chantonner un vieil air celtique. Et au milieu de cette même pièce, son co-détenu, dansant entre les flammes. Les chants avaient alerté le reste de l'établissement. Les flammes oscillaient dans des nuances de bleu et d'orangé et teintaient d'une lueur joyeuse les murs blancs. Les odeurs de fumée et d’éther se mélangeaient à merveille. Un âpre mélange et pourtant si peu commun.
Incompréhension. Horreur. Répugnance. Voila ce qui se déchiffraient dans les yeux écarquillés du personnel. Et pourtant elle essayait de leur expliquer. Il lui avait demandé à elle de l’immoler par le feu. Pour faire partir en fumée ses défauts. Elle l'avait écouté. Elle avait levé sa peine et écouté la souffrance qui imprégnait ses mots. Alors, avec le sourire elle l'avait aidé. Il avait même demandé gentiment. S'il vous plaît. Elle, gentille fille, avait réalisé son souhait. Et puis, elle avait revu Jeanne danser dans le feu de la mort. Elle était si belle lorsqu'elle dansait. Si douce lorsqu'elle chantait dans le crépitement des flammes. Puis elle avait disparu de nouveau lorsque les dernières étincelles s'étaient évanouies.
Alors les dirigeants se posèrent sur la question du cas de la petite poupée. Trop dangereuse à garder ici. Tout le monde avait peur de partir en fumées. C'est alors que la question d'Azylium apparut. Un asile isolé sur une île qui recueillait des internés venant de différents pays. Grèce, Russie, États-Unis et d'autres. Un endroit pour cacher les gens « hors-normes ». Un asile où aucune société ne serait mise en danger par ces fous. Exactement ce qui leur fallait.
Bienvenue à Azylium poupée.
Mais où es-tu donc petite poupée ?
Dans un univers qui annonçait la fin d'un monde. Et le début d'un autre.
Alors lève-toi petite poupée égarée. Et danse.
Crédit : Kaynan S.
Dernière édition par Eryn Aoghan le Ven 11 Oct - 20:48, édité 10 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Eryn Aoghan Sam 5 Oct - 22:57
Welcome to Wonderland ~
Edit : Je suis cette fiche donc cela dérange si après je suis une voix de validation ?
Dernière édition par Flore Winchester le Dim 6 Oct - 19:07, édité 1 fois
Treize Sillver
Messages : 118 Date d'inscription : 14/08/2013 Age : 110 Localisation : Sur les routes.
Sujet: Re: Eryn Aoghan Dim 6 Oct - 10:56
Bienvenu à Azylium ! Bonne continuation pour ta fiche !
Invité Invité
Sujet: Re: Eryn Aoghan Mar 8 Oct - 10:14
Merciiii de l’accueil ! J'essaye de finir ma fiche dans la semaine ~
Invité Invité
Sujet: Re: Eryn Aoghan Mar 8 Oct - 11:18
Pour ce que j'en ai déjà lu, c'est sympa , bon courage pour la suite. Bienvenue chez les dingos.
Invité Invité
Sujet: Re: Eryn Aoghan Ven 11 Oct - 20:45
Première validation avec les compliments du jury.
Invité Invité
Sujet: Re: Eryn Aoghan Ven 11 Oct - 20:56
Waaaaaaaaaaaaaw ♥ J'ai des compliments :3 Marchi beaucoup !
Treize Sillver
Messages : 118 Date d'inscription : 14/08/2013 Age : 110 Localisation : Sur les routes.
Sujet: Re: Eryn Aoghan Sam 12 Oct - 9:28
J'ai tout lu, tout vu, tout aimé ! Tu à ma validation. Plus qu'une troisième ! Et bravo pour ton histoire très recherché je trouve.
Invité Invité
Sujet: Re: Eryn Aoghan Sam 12 Oct - 18:08
Validation, troisième du nom !
Tu es priée de mettre dans ton humeur : "Détenue, validée le 12/10"
A de suite !
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Sujet: Re: Eryn Aoghan
Eryn Aoghan
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