Inlassablement, sans m’arrêter, je frappe le cadenas qui m’isole de la liberté déjà acquise des autres prisonniers. Saleté de barreaux ! Enfermée dans ma camisole, je ne peux qu’utiliser la force de mes jambes pour briser la serrure. Combien de temps encore avant que la porte ne cède ? Peu. Je serai bientôt dehors. Mais j’ai encore tout le loisir de repenser à mon internement. Comment suis-je arrivé ici déjà ? Ah oui.

Cinq ans plus tôt…

-Bon chien…oui, c’est ça…bien…apporte moi les clés…
Je tendais les mains à travers les barreaux. Allez…encore un peu…NON ! Non, pourquoi mon brave chien ? Pourquoi ne m’apportes-tu que ton jouet ? Tu sais moi aussi j’ai mon jouet. Un jouet de vie et de mort, mais il est de ton coté…avec l’ordinateur…ohhh, mon chien ! Mon brave canidé ! Je t’aime autant que cet appareil, mais j’en ai assez. Je veux sourire de nouveau. Mais ils me disent toujours qu’il me faut une raison pour m’amuser. Pas juste l’envie de tuer. Je trouve ça drôle. Je n’en peux plus d’attendre. Alors ? J’ai décidé. Voilà…tu les entends ? Ils arrivent mon chien, ils arrivent ! Et ils ne savent pas ce qui les attend. Je riais aux éclats.
-Allez mon beau…donne…donne !
Les clés me tombèrent dans les mains.
-Bon chien ! Moi aussi j’ai faim, et soif aussi, mais bientôt on va sortir. Et tout va reprendre…comme avant. Avec l’odeur, et le gout du sang…
Je calais l’ordinateur sous mon bras, pris le sabre à la ceinture, et les deux pistolets six mini mètre en mains.
-Ils vont regretter de nous avoir enfermées.
…
Je me souviens encore du goût si prononcé de leurs sang… J’en salive rien que d’y repenser. Ça m’avait fait un bien fou ! Tellement de bien… D’abord mes parents, puis la ligne de train, puis l’incident du métro, sans oublier les meurtres en série près de la Tour Eiffel ! Le bon vieux temps, cinq années de bonheur avec… Soudain je m’arrête, et réfléchis. Non… En fait, je n’ai jamais eu de chien. Alors…qui m’a donné les clés quand j’habitais là-bas ?
…
Bah…Peu importe.

Quelques jours avant la révolte…

-Tu veux bien me parler de Treize Sillver ? J’ai du mal avec ce nouvel interné. Il n’arrête pas de grogner des phrases incompréhensibles, d’aboyer, et de frapper contre la serrure de sa cellule.

-Ce type là, il a une drôle d’histoire, et il est loin d’être con. Il a grandi dans le sous-sol de sa baraque. Ses parents étaient des tueurs en séries. Ils le prenaient pour un chien, et lui jetait de la viande humaine. De sacré paranoïaque. Ils avaient des armes à la cave, et  un ordinateur. Le bougre de gamin à développer, un intérêt certain pour les armes, et une maitrise en informatique absolument incroyable. Un vrai don ! Et un jour, il a pris les flingues, et il a tué ses géniteurs. Mais il ne s’est pas arrêter là ! Il a tué des dizaines de gas, les a partiellement dévoré, et à jeter leurs cadavres en pâture à des chiens errants. Les flics l’avaient surnommée « Le Loup Blanc » à l’époque.  Mais ce n’est pas le pire. Ce type-là, il ne faut pas qu’il s’approche du moindre appareil électrique. Il a déjà réussi à faire dérailler un train, et un métro. Les survivants ? Il s’en est chargé lui-même avec sa meute de chiens. Crois-moi, les corps, ils étaient en piteux état.

-Pour faire dérailler un train, il faut être sacrément doué. Alors pourquoi est-il dans cet état ?

-Et bien…on va dire que les piqures qu’on lui fait chaque jour…limitent ses capacités. Mais le sérum se dissipe vite, à notre grand dam…