PhysiquePour une personne censée mettre les autres en confiance en un regard, il faut dire que le physique n'est pas forcément adapté. Haut de près d'un mètre quatre-vingt, c'est avec un regard aussi tranchant que l'acier qu'il vous toisera de haut. D'apparence froide et austère, les seuls sourires qui peuvent étirer ses lèvres sont soit affables, soit narquois. Tout dépendra de si vous êtes un patient ou alors un chercheur de misères ♥
Toujours vêtu de manière élégante et sobre, il est du genre à chasser une poussière invisible sur sa chemise ou encore à soupirer lorsque ses vêtements ont été froissés pour une raison x ou y. Ce n'est pas pour autant qu'il maniaque ou autre, je précise ! Aussi, je puis affirmer que personne n'aura jamais vu plus de lui que ses avant-bras, les rares fois où il retrousse les manches de sa chemise immaculée.
Autre point qui vous permettra de le reconnaître de loin en plus de ses longs cheveux sombres, il porte fréquemment des lunettes - qu'il passe son temps à remonter voire à retirer quand il désire plonger son regard dans celui de son vis-à-vis sans qu'il n'y ait d'obstacle entre eux. Le fait est que sa vue se fatigue extrêmement vite, au point que les rares fois où il s'en passe trop longtemps celle-ci se détériore progressivement au point de le rendre incapable de marcher sans s'aider de ses mains. Raison pour laquelle il a toujours une paire de rechange sur lui !
Aussi, fait connu uniquement de sa personne, il a un tatouage dans le dos semblable à
celui-ci, si ce n'est que celui au niveau des reins est situé un rien plus bas ♥
Psychologie
Voilà une chose sur laquelle il ne vaut pas la peine de s'attarder... Pourquoi ? Car vous le découvrirez bien par vous-même, non ? Disons que vous serez toujours bien incapable de deviner ce qu'il a derrière la tête, et plus encore de le surprendre. Fin observateur, il analyse les gens bien souvent en un regard, accordant davantage d'attention au langage corporel qu'aux mots qui pourraient s'échapper d'entre leurs lèvres.
Histoire
Mauvais départ
« Prends un peu exemple sur ton frère ! »
« En même temps, ce n’est pas comme si on s’attendait à autre chose de ta part. »
« Encore une idiotie de ce genre, et on te place, je te préviens ! »
« …Qu’as-tu fait cette fois ? »
Combien de fois a-t-il entendu ce genre de phrases types durant son adolescence ? Et même son enfance pour certaines. Keenan Valéry, qui doit son deuxième prénom à son aîné qui se trouvait être son parrain, n’a pas eu ce que l’on appelle un début facile dans la vie. Rebelle, provocant, incapable de trouver sa place, il faisait tellement tout pour différer de son frère qu’il n’avait qu’une seule voie qui s’offrait à lui : la mauvaise.
Plus Valéry brillait, plus il se tapissait dans l’ombre. Là où il suivait un parcours sans faute pour obtenir son doctorat de médecine, lui tournait en rond et souriait narquoisement face à toutes les aides vers lesquelles se tournaient ses parents dépassés. Psychologues, psychiatres, hypnotiseurs… Ils ont vraiment tout essayé. Même de le placer en internat, mais ce fut là une grossière erreur puisque une semaine après, à ses seize ans, il a fugué pour réapparaitre un mois plus tard, affublé d’un tatouage et tenu par la peau du cou par son aîné qu’il admirait autant qu’il méprisait.
Et c’est au moment où il touchait le bas et creusait le sol avec ses ongles que tout bascula du tout au tout.
Dérapage
Le tatouage qui ornait le bas de ses reins n’était pas là par hasard. À devenir un voyou, on finit forcément par en fréquenter… Parfois de simples petites frappes, parfois des plus costauds. Bien entendu, si la chance ne lui avait pas souri jusqu’à présent, pourquoi l’aurait-elle fait là ?
Tout se passa trop vite. Beaucoup trop. En l’espace d’un instant, il perdit non seulement son frère, mais aussi cette insouciance qui lui permettait de tout envoyer balader avec un haussement d’épaules. Une regrettable histoire de règlement de compte et de balle perdue… Oui, pour un peu sa chute aurait vraiment pu lui être fatale. Mais au lieu de coûter à celui qui avait tout a gagné puisque rien à perdre, c’est celui qui causa le plus grand manque qui disparut.
Et seigneur, jamais il n’avait éprouvé ce sentiment auparavant. La culpabilité était telle qu’il n’osa plus croiser le regard de ses parents, et encore moins de sa future belle-sœur. Conscient de la vie qui s’était brisée, uniquement par sa faute, il changea de comportement du tout au tout. Fini la décadence, à présent il marcherait sur les pas de son aîné. Représenterait ce qu’il a fait perdre à ses parents. N’importe qui dirait qu’il ne pourrait tenir éternellement… Et pourtant, regardez-le maintenant.
Remonter en selle
Son ascension est assez fulgurante quand on sait d’où il vient. Décrochant un doctorat en psychologie clinique qui lui confère le doux titre de « Docteur », il poursuivit sur sa voie jusqu’à épouser la femme de son défunt frère. Glauque ? Attendez de savoir qu’une fois sur deux elle l’appelait « Valéry » pour dire cela. Et le pire ? C’est qu’au début il l’acceptait, même si son sourire se faisait crispé.
De toute manière, il ne l’a jamais aimée.
Il en venait même à ne plus supporter le son de sa voix. Néanmoins, durant leurs quelques années de mariage, jamais il ne l’a trompée – comme quoi, cet homme a des principes ! Cela dit, cela choqua tout son entourage qu’il ne verse pas la moindre larme lors de sa mort il y a quatre années de cela. Gardant ce même visage impassible, certains mirent cela sur le compte du choc. Sa mère, qui ne lui avait jamais pardonné d’être en partie responsable de la perte de son premier fils, ne s’est pas gênée de dire que « De toute manière, il ne ressent rien, ce n’est qu’un monstre ! »
Et peut-être qu’elle n’avait pas totalement tort, dans un sens. Depuis combien d’années n’a-t-il pas sincèrement ri ? Pleuré même ? Ne parlons même pas d’amour ou de fadaises de ce genre, son côté psychologue le fait voir bien des choses d’un point de vue extérieur.
Renversement de situation
Cependant, cela lui a aussi permis de rencontrer un cas qui l’intéressera et l’intéresse toujours au-delà des mots, à savoir Yulian Dementiev. Il est d’ailleurs la cause de sa présence à Azylium, puisqu’il a commencé à le suivre quelques mois avant son entrée dans cet asile et qu’il s’est refusé à perdre son patient lorsqu’il fut interné en ce lieu. L’autisme demeure quelque chose de flou pour bien de ses confrères, mais lui, il est certain de pouvoir arriver à quelque chose avec lui ! Quant à savoir la nature de ce quelque chose, ça…
Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est ce brusque renversement de situation trois ans plus tard. Conscient que nombre de ses patients ne doivent pas forcément le porter dans leur cœur, ou justement un peu trop car il n’est pas rare que le sujet s’attache de trop à celui qui semble si bien le comprendre, il marche en longeant les murs et en évitant soigneusement leurs regards. Car cette fois, il n’y aura personne pour intervenir si l’un d’entre eux décide de lui sauter à la gorge.